Les navires de croisière à Venise semblent poser problèmes, tant ils sont décriés par les uns tandis qu’ils sont très attendus par les autres. A Venise, les actions anti grandi navi, comprenez anti navires de croisière se multiplient. Mais ces actions sont-elles unanimement soutenues par les vénitiens ? Les navires de croisière profitent-ils vraiment aux vénitiens ? Les vénitiens sont-ils contre les navires de croisière, contre les croisiéristes, contre les touristes ?
Les informations partent parfois dans tous les sens et surtout, elles ont souvent tendance à simplifier un problème très complexe.
Alors, posons-nous un instant et faisons le point ensemble sur les problèmes engendrés par les navires de croisière à Venise et les solutions envisageables. Cet article est en 4 parties :
Instabilité naturelle de la lagune (page actuelle)
Navires de croisière à Venise, je t’aime, moi non plus
Solutions aux navires de croisière à Venise
Les problèmes de Venise : et si la solution était ailleurs ?
Qu’est-ce que la lagune vénitienne ?
Instabilité naturelle de la lagune vénitienne
Une lagune est un écosystème instable, entre d’une part l’eau douce et les alluvions apportés par les rivières, et d’autre part, l’eau de mer et son ravinement des berges ou au contraire sa tendance à l’ensablement. Vous devinez ainsi la fragilité de l’équilibre naturel d’une lagune.
Et cette fragilité a été constatée de tout temps. En effet, pour protéger la lagune de Venise, dès le 14e et jusqu’au 18e siècle, on a dû détourner des rivières (delta du Pô, Piave, Sile, etc) et construire des digues (Murazzi de Pellestrina).
Les marées, poumons de la lagune vénitienne
De plus, l’Adriatique connaît des marées qui influent sur l’écosystème de la lagune vénitienne. Ces marées sont en partie ralenties par les Velme et les Barene. Il s’agit de petits îlots immergés ou émergés, incultes, sans habitation. Ces îlots forment un barrage naturel aux marées.
De plus, la hauteur des marées est en partie épongée par les barene qui sont inondées à marée haute.
Dans ces îlots, une flore et une faune particulières se développent. Ils servent aussi d’abri aux oiseaux migrateurs.
Et les marées profitent du profond et large canal naturel du nord du Lido (par où passent actuellement les navires de croisière) pour s’engouffrer ou au contraire ressortir de la lagune.
Ainsi, les marées permettent des échanges d’eau et surtout l’oxygénation de l’eau, en créant des courants qui renouvellent l’eau de la lagune jusque dans les petits canaux de Venise.
Un écosystème en équilibre précaire, en somme.
Voir aussi mes autres pages sur la lagune vénitienne.
Les marées, malheurs de la lagune vénitienne
Mais au début du 20e siècle, une raffinerie et les industries chimiques annexes se sont implantées à Marghera. Dans cette lagune naturellement fragile, on a dû creuser un nouveau profond canal, dit “des pétroliers”. Ce profond et large chenal artificiel du sud du Lido, comme celui, naturel, du nord du Lido ouvrent deux véritables autoroutes aux marées, fragilisant l’équilibre de la lagune.
Or, Venise est entièrement construite sur du sable et de la vase, grâce à des fondations sur pilotis enfoncés dans le sol meuble. La ville-même de Venise est instable. Il suffit d’observer les clochers qui penchent ou le sol déformé de certaines habitations. Heureusement, les vénitiens ont mis au point des matériaux souples qui se déforment et retardent, voire annihilent les points de rupture.
Mais la fragilité de la lagune vénitienne serait désormais menacée par un nouveau danger, supplémentaire : Le passage des grands navires de croisière que les vénitiens nomment les Grandi navi.
Alors, quels sont les problèmes posés et leurs solutions proposées. Voyons tout cela sans parti pris dans les pages suivantes.
Les navires de croisières à Venise :
Instabilité naturelle de la lagune et autres problèmes à Venise
Navires de croisière à Venise, je t’aime, moi non plus
Solutions aux navires de croisière à Venise
Les problèmes de Venise : et si la solution était ailleurs ?
Lire nos dernières infos à ce sujet : Bateaux de croisière, suite… et fin ?