Les impiraresse à Venise étaient des femmes enfileuses de minuscules perles. Autant elles étaient nombreuses aux siècles derniers, autant l’activité a périclité de nos jours. Je vous invite à mieux connaître ces impiraresse.
Texte et photos de cet article sont enregistrés dans la vidéo ci-dessous.
Les impiraresse à Venise
A Venise, on croisait souvent des femmes assises devant le pas de leur porte, en train d’enfiler de minuscules perles. C’était les impiraresse (au singulier impiraressa).
Ce travail d’enfilage de perles était essentiellement féminin. On y trouvait des enfants de 8-10 ans jusqu’à des femmes âgées… du moins tant que les rhumatismes ne les empêchaient pas de manier les aiguilles.
Jusqu’à 5000 impiraresse à Venise ?
Il y eut plus de 2000 impiraresse vers le milieu du 19e siècle. Et peut-être 5000 au début du 20e siècle. Cette activité permettait au foyer de se procurer quelques revenus supplémentaires, sans éloigner la femme des travaux domestiques qui lui étaient alors destinés.
Leur travail était peu rémunéré. Bien que n’étant pas organisées en corporation ou en syndicat, les impiraresse participèrent à des mouvements de protestation, en 1904 par exemple, pour l’augmentation de leur salaire, notamment sous l’égide d’Elisa Venerando ou de la très âgée Angela Ciribiri.
De nos jours, il reste très peu d’impiraresse, ce travail étant réalisé désormais mécaniquement dans les pays de l’Est ou d’Asie.
Impiraressa à Venise de nos jours
Pourtant l’art des perles de verre est inscrit au patrimoine immatériel de l’humanité, par l’Unesco, depuis 2020. Et il est toujours des Vénitiennes qui veulent faire vivre cette pratique ancestrale faisant partie de leur histoire et de leur culture.
C’est le cas de Marisa Convento, qui reste toujours impiraressa, perpétuant une tradition vénitienne vieille de plusieurs siècles. Mais, elle complète et magnifie ce travail car Marisa est aussi joaillière, créatrice de bijoux et autres objets. En perles de verre, cela va de soi.
C’est une artiste célèbre à Venise.
Voir aussi notre page sur Marisa Convento.